Le grenier de la mémoire, c’est un groupe de citoyens amoureux de leur commune, de ses habitants et de son histoire.
Leurs objectifs : récolter les souvenirs des anciens, conserver les images et les objets du passé, comprendre l’Histoire de La Bouëxière, pour transmettre aux générations futures. Le grenier de la mémoire propose dans le bulletin municipal un article concernant leur activité.
Retrouvez les articles ici :
Vous connaissez sans doute le centre Rey Leroux, établissement médico-social, situé au lieu-dit « le Carfour » à La Bouëxière, géré par l’Association Rey Leroux. Ce centre a pour mission principale d’accompagner, de soigner et de mener des actions au profit des enfants et des adultes handicapés. Il accueille une quarantaine d’enfants et d’adolescents ainsi qu’une trentaine d’adultes.
Mais savez-vous qu’au début du 20ème siècle, en 1921, le centre Rey Leroux était « une colonie de vacances pour fillettes chétives et nerveuses pour lesquelles l’air de la mer était contre-indiqué. »
Créée en 1908, la Société des colonies de vacances du Lycée de RENNES – l’actuel Lycée Émile Zola, qui à l’époque assurait la scolarité élémentaire et secondaire – se donnait pour but “l’aération” des enfants durant les mois d’été. Rapidement, cette association proposera donc aux enfants filles et garçons, élèves des écoles publiques de RENNES, de passer les vacances de Pâques et les grandes vacances entre autres au manoir du « Carfour », futur centre Rey-Leroux.
Rapidement, le centre rencontre un vif succès et des centaines de jeunes filles retrouvent gaîté et santé pendant les vacances.
En 1931, le centre se développe et se modernise avec l’arrivée de l’électricité, une nouvelle route assure la liaison entre le village de Chevré et le Manoir du Carfour. Il devient un préventorium à destination des enfants, filles et garçons de 6 à 14 ans, « Chétifs et malingres qui auraient toutes les chances(risques) de devenir tuberculeux si des soins spéciaux ne leur étaient pas réservés.»
Qui étaient à l’origine du centre Rey-Leroux ?
Le centre Rey-Leroux, c’est la rencontre de deux hommes profondément empreints d’humanisme : Alexis REY, un industriel de MONTREUIL SUR ILLE (qui fit don à la Société des colonies de vacances du Lycée de RENNES, de la propriété du Carfour), et Oscar LEROUX, maire adjoint de RENNES en charge du social.
C’est sous leur impulsion que l’Association, après sa reconnaissance d’utilité publique en 1928, ouvre, trois ans plus tard, un établissement de soins, le préventorium, avec une école de plein air.
Cet article s’inspire de l’ouvrage « Oscar Leroux, un Humaniste dans la ville », écrit par Jeanne Le Corvaisier et Jean-Paul Rocher. Ce livre est disponible à la médiathèque Ménouvel, vous pouvez l’emprunter.
La Bouëxière, un village pas si tranquille !
Voici deux coupures de presse datant du siècle dernier. Elles relatent deux affaires criminelles ayant eu lieu sur la commune de La Bouëxière.
Dans les deux cas, l’affaire fut résolue et les coupables arrêtés. Certains noms pouvant être connus sur la commune, ceux-ci ont été floutés.
Erratum ?
Certains connaisseurs auront peut-être remarqué quelques inexactitudes dans l’article « Du poisson à bon compte ».
Par exemple, le nom du propriétaire de l’étang semble plutôt être M. Brisou et non M. Brison.
Le nom de la famille Brisou est fortement lié à l’histoire métallurgique des territoires de La Bouëxière et Servon sur Vilaine.
Pierre Brisou, en collaboration avec André de la Verdie, obtient l’autorisation le 24 mai 1821 par ordonnance royale de construire puis exploiter les forges de Serigné.
Selon l’ordonnance, les forges se composeront d’un haut fourneau pour la fusion du minerai de fer et d’un atelier pour la fabrication de la fonte moulée.
Durant tout le 19ème siècle, les forges produisirent de la fonte à partir du minerai extrait des landes de Beaugé, à Liffré, et du charbon de bois produit dans les forêts alentour.
Au début du 20ème siècle, le tracé des grandes voies ferrées s’écartant de l’usine de Serigné et suite à de nombreux mouvements sociaux dans l’usine, la famille Brisou préféra construire une nouvelle fonderie à Servon sur Vilaine.
En 1922, la fonderie de Servon sur Vilaine remplaça totalement l’usine centenaire de Sérigné.
Après avoir fait édifier la motte médiévale, Robert III de Vitré meurt à Chevré en 1173.
En 1213 André III de Vitré, son petit-fils devient baron de Vitré et d’Aubigné, on lui doit l’édification de la tour de pierre sur la motte de Chevré. Celle-ci fut construite en préparation du conflit qui opposât André III de Vitré à Pierre de Dreux (ou Pierre Mauclerc) Duc de Bretagne.
Entre 1223 et 1225, Le Duc Pierre de Dreux fait construire une forteresse à Saint-Aubin-du-Cormier, afin de tenir en respect les deux plus puissantes seigneuries du comté de Rennes, Vitré et Fougères et décrète le mardi comme jour de marché à Saint-Aubin-du-Cormier, en concurrence avec le marché de Chevré qui a lieu le même jour.
De 1227 à 1234 entre roi de France et roi d’Angleterre C’est probablement durant cette période que la « Domus de Chevré », la tour en pierre, est construite. Chevré appartient à la baronnie de Vitré, alliée du Roi de France, alors qu’après avoir été fidèle au roi de France, en 1229 Pierre de Dreux, le Duc de Bretagne, fait hommage au roi d’Angleterre : Henri III. Cet acte constitue une déclaration de guerre. En 1231 une trêve de trois ans est déclarée par le Roi de France. Et c’est peut-être pendant cette trêve que Chevré est attaqué. La tour aurait été ainsi prise et incendiée par les hommes du Duc de Bretagne. Suite à l’attaque de Chevré et afin d’obtenir des dédommagement toute une série de témoignages des habitants de Chevré est recueillie…
La source du conflit serait liée au marché créé à Saint-Aubin-du-Cormier le même jour qu’à Chevré.
Lors de la soumission de Pierre de Dreux au roi de France en 1234, Louis IX exige de celui-ci qu’il dédommage les barons des dégâts causés par le conflit. Ainsi André III de Vitré obtient le fief d’Aubigné. Avec les sommes allouées il reprend les fortifications de Chevré. Le marché de Saint-Aubin-du-Cormier est déplacé au jeudi. Le rôle politique de Pierre de Dreux prend fin en 1237 à la majorité de son fils Jean. Il part dans la croisade de Saint-Louis en Égypte et meurt au retour de l’expédition en 1250. En 1248, le baron André III de Vitré part aussi en croisade en terre sainte. Il y meurt en 1250 lors de la bataille de Mansourah. La baronnie de Vitré revient à Philippa, sa fille, dernière représentante de la Famille de Vitré, à sa mort en 1254 la baronnie de Vitré passe aux mains de son mari, le baron Guy VII de Laval Ayant traversé toutes les époques, le marché de Chevré s’est terminé vers 1907 quand la municipalité de La Bouëxière a délibéré : « que le jour des foires de La Bouëxière dénommée foire de Chevré, les marchands forains, bestiaux et autres qui étaient des marchandises quelconques seront soumis aux mêmes droits et places que ceux du bourg de La Bouëxière »
Les greniers de la mémoire en partenariat avec l’association Buxeria.
Chevré du néolithique au XIIème siècle – Qu’on se le dise !
Nous connaissons tous Le village de Chevré, berceau de notre commune, son pont Roman, sa chapelle, sa tour…
Mais déjà, bien avant le moyen-âge et la construction de la motte castrale par Robert III de Vitré, des hommes vivaient au bord de La Chèvre…
Ce vallon boisé parcouru par la rivière « La Chèvre » ou « La Veuvre » a très probablement attiré des populations de chasseurs-cueilleurs au Néolithique.
Si le fond du vallon est aujourd’hui un étang artificiel depuis la construction de la digue au XIIème siècle, c’était un pays de gannes (lieux humides)
Quelques objets ont été retrouvé à proximité de Chevré : du matériel lithique, des objets en pierre taillée ou polie. Ainsi, quelques lames en silex en provenance probable du Grand-Pressigny (Touraine) ainsi qu’un talon de hache polie ont été découverts sur le versant nord de l’étang, près du lieu- dit la Touche-Meslet par R. Ory.
Il y a fort à parier que la rivière ait fait office de voie de communication entre les différentes communautés néolithiques de la région. Le paysage encore très boisé ne permettait probablement pas beaucoup d’autres alternatives et l’origine tourangelle des lames de silex découvertes sur la commune, atteste de l’existence d’échanges, il y a environ 4000 ans, avec des régions plus méridionales…
L’absence quasiment totale de vestiges gallo-romains, aucune tuile, ni céramiques romaines n’ont été retrouvées dans le secteur de Chevré, nous laisse penser qu’il y a eu une très faible occupation gallo-romaine sur les bords de la Chèvre.
Le Haut Moyen-Age
Des sarcophages mérovingiens en calcaire coquiller ainsi qu’une bague mérovingienne exposée au musée d’archéologie national du Haut Moyen-Âge de Saint-Germain-en-Laye, ont été retrouvés à proximité de la Chapelle de Rallion située à 1,5km au sud-ouest de Chevré et attestent d’une activité religieuse et économique importante à cette période.
De 1000 à la mort de Robert III de Vitré à Chevré (1173)
Le hameau de Chevré a été construit avec la fondation de la chapelle Saint-André et la construction d’une motte castrale au milieu du XIIe siècle (1151).
Aucun écrit témoigne de cette construction, mais elle a vraisemblablement été édifiée par les seigneurs de Vitré à l’occasion d’un conflit qui opposât deux grandes familles de Vitré, les « Robert de Vitré » et les « Hervé de Vitré ». Robert III de Vitré fait édifier la motte castrale de Chevré, très probablement équipé d’une tour en bois, pour faire face à celle construite par son ennemi à quelques encablures… à Sérigné.
Pour découvrir Chevré dans ses plus beaux atours moyenâgeux, avec la construction de la digue et du pont Roman et les conflits avec Pierre de Dreux de Saint-Aubin-du-Cormier, rendez-vous le 11 septembre pour la troisième édition des Festoyes de Chevré.
Le grenier de la mémoire, en collaboration avec l’association Buxeria pour la compilation et la mise à disposition de documents.